samedi 14 novembre 2015

                                                                                                       Le 14/11/2015

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Mostar, ville à part
   
    Les pays de l'ancienne Yougoslavie sont malencontreusement encore marqués par la guerre qui les a opposés durant les années 90. Causés par des conflits religieux mais également inter-ethniques et nationalistes, les combats ayant eu lieu dans les Balkans furent d'une gravité inouïe jusqu'à ce que les accords de Dayton en décembre 1995, permettant de stopper la majorité des batailles, soient signés grâce à l'aide étasunienne. Même si les mentalités semblent avoir évolué depuis, les territoires concernés restent quand même très méfiants vis-à-vis de leurs voisins. La situation est d'autant plus rigide lorsque plusieurs communautés vivent dans la même ville. Ce cas se retrouve par exemple dans la ville de Mostar en Bosnie-Herzégovine.

La ville de Mostar est célèbre pour son pont très visité par les touristes. Entièrement détruit durant la guerre yougoslave, il fut reconstruit par la suite afin de marquer la fin des combats et de déclarer la paix. Néanmoins, elle l'est également pour sa répartition en deux entités distinctes dans le territoire. 
C'est en effet une des seules grandes villes en Bosnie-Herzégovine où, d'un côté, nous trouvons les infrastructures réservées aux bosniens, et de l'autre, celles consacrées à la communauté croate. Représentant à eux deux environ 70% de la population de la ville, tous les services même la quasi-totalité des écoles sont fragmentés en deux pour mieux les servir et surtout pour ne pas nourrir des conflits persistants entre eux. 

Désormais, la commune est dirigée par un membre de l'Union démocratique croate de Bosnie-Herzégovine Ljubo Beslic. Tout comme ses anciens prédécesseurs, c'est un politicien nationaliste qui fait en sorte de valoriser la communauté dont il est issu au détriment de l'autre. De ce fait, c'est la communauté croate qui tire en ce moment des avantages de la présence d'un maire croate. Cela démontre une certaine absence de démocratie dans la ville de Mostar et la population le fait savoir en se révoltant régulièrement à travers des manifestations à Sarajevo, capitale emblématique du pays. 

L'absence de tolérance et de respect face à la communauté voisine se fait ressentir que ce soit au niveau du travail ou des loisirs. Chacune reproche à l'autre de ne pas être aux normes, de ne pas faire les efforts qu'il faut et la compétitivité entre les entreprises croates et bosniennes de la ville est alors très intense. On retrouve la même rivalité au niveau du football lorsque le Velez, club symbolique de la communauté bosniaque, affronte le Zrinjski, club représentatif de la communauté croate. Lors de la dernière rencontre qui a eu lieu le 24/10/2015 où le Zrinjski s'était imposé 1 but à 0, des propos racistes et injurieux au niveau religieux à l'égard de la communauté bosnienne majoritairement musulmane ont surtout été prononcés. Les ultras des deux équipes sont difficiles à canaliser et leurs actes illustrent l'hostilité qu'il y a entre les deux ethnies.


Si l'ensemble de la population de la municipalité arrive à effectuer les efforts nécessaires pour mieux s'entendre en communauté malgré des maires peu soucieux du bien-être de chacun, il se pourrait qu'un jour la ville puisse s'apaiser pour connaître un avenir plus égalitaire et plus juste entre les citoyens, quelque soit leur ethnie.

http://www.bbc.com/news/world-europe-22837900

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