samedi 5 décembre 2015

Le 05/12/2015

Infos sur l'économie internationale:
Les dessous de l'économie japonaise

  Récemment, le Bureau International du Travail a livré les derniers chiffres concernant le taux de chômage en France. Le constat fut sans appel avec un chômage national évalué à environ 10,6% de la population active. Ces dernières données représentent un chiffre inédit depuis 1997, année où le taux avait dépassé la barre des 12%. Bien que le gouvernement reste optimiste en pensant que la tendance sera à la baisse dans les mois à venir, ces augmentations croissantes du nombre de chômeurs laissent à croire que les politiques économiques françaises sont inefficaces. Pire encore, certaines personnes sont désormais persuadées que le système est à redéfinir et sont prêtes à voter en faveur des parties d'extrême gauche et d'extrême droite afin d'obtenir un nouveau modèle économique qui puisse mener à des résultats comme au Japon. Cependant, même si ce pays est une référence par son faible taux de chômage, comparer l'économie française à l'économie nippone s'avère être une erreur tant les deux pays sont fondamentalement différents.


N'importe quel pays ne peut rester indifférent en observant le taux de chômage qui est évalué au Japon depuis plus de 30 ans. Mis à part l'année 2002, la nation nippone n'a jamais connu un taux de chômage supérieur à 5,4% et reste en moyenne autour des 3,5%. A première vue, le pays semble être dans une situation idéale et il s'avère logique que celui-ci inspire de nombreux Etats qui désirent eux aussi une stabilité économique. Néanmoins, comme l'a clairement expliqué le ministre de l'économie française Emmanuel Macron, le taux de chômage relevé isolément n'a pas de réelle signification. Pour lui, ce qui compte au final, c'est le taux de participation de la population. C'est exactement ce qui fait défaut au Japon. Vu qu'il ne rentre pas du tout dans ce critère, le calcul du taux de chômage japonais est donc considéré comme erroné car il ne tient pas compte des personnes qui pourraient potentiellement être sur le marché du travail et, indirectement, des hypothétiques chômeurs. 


Le Japon ne peut être vu comme une source d'inspiration dans l'optique de lutter contre la hausse du taux de chômage en France. De plus, son système semble complètement dépassé et risque même de connaître de grandes difficultés à l'avenir par rapport aux conséquences qu'il produit. En effet, pour rester compétitive sur le marché mondial, l'économie nippone choisit d'effectuer de faibles prélèvements sur les salaires comparés à la France pour faire en sorte de ne pas démotiver le salarié et qu'il puisse continuer de travailler sereinement. Dès lors, cela implique que les chômeurs japonais reçoivent des indemnités chômage plafonnées à des revenus plus faibles et également pendant moins de temps. Au Japon, on estime qu'un actif n'est plus considéré comme chômeur s'il ne reçoit plus de compensations après une année environ, contre deux années en France en règle général.


Le plus grand problème de cette idéologie économique nippone se trouve majoritairement dans la précarisation d'une part distincte de la population active. Celle-ci a démarré il y a maintenant vingt ans, plus précisément à partir du moment où l'économie de l'archipel a commencé à être en période de récession. Tout d'abord, c'est les femmes et les jeunes qui se retrouvent de plus en plus en situation instable. Ils représentent la quasi-totalité des 40% de la population active sans travail. La volonté des seniors de continuer à travailler pour économiser de l'argent à cause des faibles retraites, le nombre insuffisant d'offres sur le marché du travail par rapport aux demandes incessantes et la panne démographique japonaise expliquent ce gros pourcentage. Concernant les travailleurs immigrés, le Japon fait en sorte d'en garder le moins possible en leur demandant des années d'expérience pour pouvoir leur faire espérer de décrocher un poste. De toute évidence, cette volonté de conserver un faible taux de chômage tout en laissant de côté la population en situation précaire avec de faibles aides financières ne devrait plus tenir dans les années à venir. La population finira par manifester et demandera à changer ce système.



    


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