mardi 15 mars 2016

Le 15/03/2016

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Les "villes fantômes", un problème de société

A partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, les pays intégrés au processus de mondialisation ont vu les métiers du secteur secondaire et du secteur tertiaire prendre de la place au détriment de ceux du secteur primaire. Ce phénomène a entraîné la hausse des exodes ruraux et, indirectement, le dépeuplement des campagnes. A première vue, dans les pays à économie de marché, la création massive d'emplois dans les villes semble être le seul facteur capable de créer des zones dépeuplées voire inhabitées. Pourtant, cet élément ne semble pas suffisant pour expliquer la multiplication des villes fantômes de nos jours. D'autres paramètres, qui trouvent leurs sources dans des contextes plus préoccupants, interviennent.



En Europe, et plus particulièrement en France, la mise en place de nouvelles manufactures avec en même temps des banlieues dortoirs ont incité les habitants des zones campagnardes à déménager en zone urbaine afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions et éviter la précarité. Le plan Pinay-Rueff voté en 1958 semblait d'ailleurs montrer la volonté du gouvernement français de développer une industrie de masse par une baisse des tarifs douaniers et le libre échange avec les pays de la CEE. Néanmoins, cela a clairement engendré l’avènement de villages désertés. Situé dans le sud-est du pays pour la plupart d'entre eux, certains endroits ont pu cependant tirer leur épingle du jeu et devenir des zones touristiques. Les vagues d'exode rural s’avèrent être les uniques responsables du dépeuplement des villages de campagnes.


Le délaissement des villes est tout d'abord dû à des contraintes économiques et environnementales. Ici, le meilleur exemple à prendre est le cas du village de Doel en Belgique. Faisant partie de l'agglomération de Beveren, cette commune frontalière avec les Pays-Bas a suscité de nombreux débats en Belgique flamande depuis une vingtaine d'années. En raison de l'extension du port d'Anvers, la plupart des habitants ont été expropriés pour que ce projet puisse voir le jour dans les années 90. Cela a donné lieu à un intense trafic de paquebots qui perturbe la vie des habitants. Abritant également l'une des deux centrales nucléaires de Belgique depuis plus de quarante ans, la municipalité subit les effets de la pollution ainsi que des risques d'exposition aux ondes radioactives et voit petit à petit ses citadins la déserter. Par ailleurs, l'un des quatre réacteurs de la centrale, le réacteur n°3 a été mis à l'arrêt en 2014 suite à l'apparition de milliers de fissures dans sa cuve.


Et puis, on se rend compte que la principale cause de l'augmentation des "villes fantômes" provient des mauvaises anticipations des urbanistes. Avant la crise économique et financière de 2008, que cela soit en Europe, en Asie ou encore en Amérique, ces derniers ont conçu des villes pavillonnaires dans les périphéries des mégapoles dans le but d'accueillir les classes aisées. Malheureusement, les conséquences de cette crise ont été importantes au niveau du prix de l'immobilier et des milliers de familles ont été contraints de renoncer à vivre dans ces lieux. Les villes de Tiandu Cheng en République populaire de Chine et de Valdeluz dans la région madrilène en Espagne en sont des exemples notoires. Elles visaient au départ un total de 10 000 habitants au minimum vers 2010, mais, actuellement, elles comptent moins de 2000 habitants chacune.


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